Monsieur Tou Gris
Vous vous réveillez à l’automne de la vie,
Traînant votre amertume et votre désespérance.
Chaque matin, vous vous répétez,
Qu’il faut exciter l’existence
Mais vous ne bravez que l’ennui.
Vous rêviez d’enfance et de gaieté,
Vous désiriez aussi la vertu,
Mais, le soir dans votre lit,
Ne sont apparues,
Que des femmes perdues.
Avec elles, vous ne partagez qu’une nuit,
Au prix d’un vaste menu.
Monsieur Tout Gris a des yeux tombants,
Le dos voûté courbé par le vent.
Il revient toujours par habitude,
Déjeuner avec sa solitude.
Personne ne le regarde vivre,
Et lorsque le soir il s’enivre,
C’est seul sans aucun élan,
Qu’il voie s’égrener le temps.
Réveillez-vous, monsieur Tout Gris
Ce n’était que la vie…
Ecrit par Chevalier Félon, le Dimanche 4 Janvier 2004, 12:51 dans la rubrique Une ode aux rochers bretons.