Les quais de gare.
Ils peuvent être à la fois des lieux d’une neutralité absolue, prendre le train pour aller à un rendez-vous, au travail et j’en passe. Parfois ils sont des lieux de joie quand marquent les départs en vacances. Mais tout ce ci n’est rien. S’il est des endroits qui mêlent à la fois l’ivresse de la gaieté et la torture la plus profonde d’une tristesse marquée par l’absence à venir, ce sont bien les quais de gare. Nous avons le sentiment que dans les gares se jouent la vie et l’histoire des individus. Quiconque n’a pas observé ces grouillements ne peut en comprendre la pleine mesure. Une vie peut se jouer sur un train manqué et c’est parfois l’endroit de la souffrance ou du plaisir.
Lorsqu’on aime, ils sont des lieux particulièrement redoutés. C’est là que l’on retrouve celui ou celle qui fait notre vie, c’est là que l’on quitte pour une absence plus ou moins prolongée celui ou celle qui est notre vie.
Un écho semblable paraît unir ces deux moments, les retrouvailles et les départs, ce sont les larmes. A la première l’ivresse bien présente unit deux cœurs amoureux, à la seconde la lenteur de devoir s’abandonner. Une sorte de dualité du monde amoureux rassemble les amants dans la salle des pas perdus. Et l’horloge qui marque l’arrivée ou le départ à venir. C’est le temps qui est un supplice au rythme des secondes égrenées.
Le train arrive : « où es-tu ? »
Le train va partir : « ne pars pas. Ou plutôt si, que le train parte, mais vite ».
L’insupportable d’avoir une vie cadencée par les horaires de train et les sonneries marquant la fermeture des portes. On n’a jamais autant dit « je t’aime » qu’à ce moment là.
Et les amants ne sont jamais seuls.
Après que le train ait filé sur les rails, que pouvons-nous apercevoir d’autres que ces hommes et ces femmes qui ayant quitté leur amour marchent les épaules ramenées vers le sol comme des bêtes accablées de misères. Et le reste n’a pas d’importance.
Et le temps file jusqu’au prochain horaire.
Les heures s’écoulent bien après dans un silence mortuaire d’un amour en suspend.
Commentaires :
Re:
La salle des amants perdus... c'est pas faux.
C'est amusant d'alleurs, de voir cette enfilande de couples s'embrassant dans les larmes avant que l'un ne monte dans le train.
C'est effectivement un vécu hebdomadaire
et quand il n'y a personne ?
On pensait à quelqu'un de bien particulier, on cherchait un visage connu, qu'on avait déjà embrassé, caressé sur ces mêmes quais, on espérait qu'il se souviendrait, qu'il saurait, qu'il serait venu. Mais non ! et on est tout penaud, on prend le métro, on râle un peu, on grogne parce qu'on sent bien qu'on est un peu triste, mais tout au fond, on sent qu'on a frôlé un avant-goût d'une solitude bien plus amère encore... :-) mais sinon à part ça, j'aime bien les trains.
Moi je trouve que même si tu viens pour y laisser ton coeur partir, ils te donnent une sensation intense de rare bonheur et de liberté!
Parfois ça fait du bien d'être triste en pensant à quelqu'un, je serais pas l'expliquer mais ça me l'a souvent fait!
Re:
Tu as raison, c'est assez touchant de vivre ce genre de moment.
On trouve la pleine mesure de notre amour.
aargh
bonne continuation
Fredoche
du vécu du vécu
après avoir vécu la routine des quais de gare pdt un certain moment, on peut même dire que ca tourne au rituel.
mais j'en serais bien restée là. En effet, un jour le départ s'est fait depuis un aéroport et là c une autre dimension, j'aurais bien aimé rester dans mon ptit rayon de 500kms comme auparavant mais non moi je suis partie plus de dix fois plus loin.
courage à ceux qui vivent une relation à plus ou moins longue distance, si vous le faites c que ca en vaut la peine.
Serait-ce du vécu te concernant ? Je n'aime pas non plus les adieux les yeux embués de larmes chaudes et amères sur les quais de gare. Tu cites la salle des pas perdus, mais c'est souvent la salle des amants perdus...
Bises, Guizmounette