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Éva dans l’eau…

Éva, deux syllabes pour dire je t’aime. Sur le doux ménure qui te tient compagnie, je pianote des notes assassines.

À bord du prao qui nous livre à la marée, nous subissons la fournaise des gens amoureux. Le courant nous repousse vers des horizons d’azur. Et seuls, nous jouons à la mourre pour combattre l’inaction.

Les yeux plissés vers l’espérance, tu attends Éva, qu’à la surface de ta peau acide, transperce un désir assouvi. Car naufragés l’un contre l’autre, nous nous saoûlons de cette passion mécanique.

Dressé à l’avant, Éva, ton corps de proue interrompt un horizon invisible. De cette ligne, tu attends le secret espoir que pourra s’achever ton impatience. Et tu saisis l’impalpable quand tu crois tenir un mirage de salut.

Tu penses, Éva, que le Christ nous oublie, alors tu maudis sans cesse ce ciel éclatant d’un sourire pénétrant. Puis cédant à cet amour qui t’inonde, tu te mets à prier celui que tu reniais.

Dans les montagnes, tu étais isard, sur mer, te voilà exocet. Tu entoures mon corps de tes ailes de circonstances. Tous deux nous dansons sur des airs absents de flamenco. Nous occupons la vie de nos pas hésitants martelant des appels suppliants.

Rien ne vient, mais tu ne cesses, Éva, de répéter ces gestes qui nous feront connaître. Et lorsque lassées, tu te blottis dans mes bras, c’est pour mieux retrouver cet oubli de soi. Au bout de sept jours nous nous retrouvons, deux calendulas sur un bateau, égarés par les courants.

Après trop de temps passé à croire, il nous faut regimber contre le désespoir. Tu te lèves, mais tes jambes, Éva, ne dessinent plus le pourtour d’une ambition jadis attendue. Ta peau, braisée par la douce brûlure du soleil, ignore la souffrance délaissée du lointain souvenir d’un cirque bestial. Nous sommes deux êtres portés par le regard silencieux des statues, nous errons dans une infinité écrasante.

Sous ce ciel éclatant, le cuir de notre peau n’est que sécheresse. C’est un désert d’humidité que nous quittons et qui nous fait face. Déjà, nous n’avançons plus, et toi, Éva, tu t’assieds, mais c’est pour mieux t’allonger.

Tes lèvres ne se soumettent plus à aucun artifice et, arrosée d’amertume tu t’endors, tranquille à la vie. Aujourd’hui, tu as fini d’attendre et moi demain avec toi, Éva.

Ecrit par Chevalier Félon, le Mardi 16 Décembre 2003, 15:33 dans la rubrique Une ode aux rochers bretons.

Commentaires :

tessa
16-12-03 à 16:43

Ma soeur s'appelle Ewa et j'adore le mot "Mouhaha". Je n'ai pas lu ton article et je m'en excuse, mais bon voilà.

 
Léo
16-12-03 à 22:21

premières impressions

C'est obligé que tu changes de blog pour déprimer toute la galerie? Ou c'est juste un truc à part? J'ai un peu de mal à suivre...
Et puis chui trop déçue... Tu les fais pas tes 80 ans Pépé... T'as brisé mon rêve!! C'est comme si t'avais dit à un enfant que le Père Noël il existait pas!.. Nan mais tu te rends compte??? Photoshop ça existe merde!

bah je reviendrai plus ici! (en plus la poésie j'y comprends rien...)

 
Berlinette
16-12-03 à 21:43

Tiens tiens tiens

tu le caches bien ton blog secret... y'a même une photo! ça pourrait bien me servir pour mes dénonciacions...
En tous cas je note que quand tu poétise, tu ne fais plus de fautes d'orthographe! J'attends la suite avec impatience (mais en toute discrétion si c'est ton idée). De belles choses...

 
Chevalier-Felon
17-12-03 à 08:51

C'est mon côté pouète

Léo, le gars en haut à droite, en fait c'est mon arrière petit fils... je sais y a tromperie et tromperie, c'est mal. Et puis, je préfère déprimer mon monde ailleurs, je trouve ça plus sympa. non? bon...

Berlinette: pour les fautes d'orthographes, je ne vois pas ce que tu veux dire........
et merci aussi.

En fait, j'ai décidé de montrer mon côté binaire. Avec des trucs super émouvants. Bon, alors pour le moment, c'est un peu de la récup de ce que je faisais avant mais c'est bien pour me forcer à employer cette force créatrice qui bouillonne en moi (c'est bô ce que je dis).
Forcément, ce sera un peu discret pour le coup.