C’était par une fin d’après-midi, dans le jardin d’un hôtel. Le soleil s’endormait peu à peu, mais les éclairait de sa lumière brumeuse.
Ils étaient là, tous réunis autour de leur solitude. Certains jouaient aux cartes, d’autres lisaient, d’autres encore se taisaient.
À la table des joueurs, il
Il s’empara d’un appareil photo pour immortaliser l’instantané. Il ne la photographiait pas, il embaumait son regard de sa beauté. Tout se dessinait dans ses yeux, l’amour projeté, la tendresse que l’on souhaite confier à l’autre. Il offrait son imagination à son propre désir. Elle était là, belle, illuminée par cette rousse luminosité.
Et lui, qui masquait son âme en affichant un dédain trop mal contenu, ne trompait personne.
Car, pendant ce temps, ses voisins ne rataient rien de l’instant. Un discours muet, qu’échangent les regards lourds de sens, semblait dire : “ regardez son regard ! mais ne dites rien, laissez-le aimer, un peu. ”
Elle ne percevait rien, absorbée qu’elle était dans les pages noircies d’encre.
Un déclic et tout passa, l’inspiration qui embellit celle dont on espère un geste.
Puis les joueurs jouèrent, les liseurs continuèrent leur lecture et les taiseurs se rengorgèrent de mutisme.
Alors il ne resta que le silence transparent qui masque avec tant de délicatesse, la pénombre gracieuse.