J’ai vu le songe des roses, un soir de printemps. Elles ont toutes le même rêve, devenir fleur et parfum. Et lorsque, cueillies par une main insouciante, on les croit pouvoir s’épanouir, très vite leur senteur s’estompe pour à jamais se faner. Il ne faut, de saison en saison, jamais arracher leur beauté à
J’aime les matins de l’automne naissant, regarder ces fleurs avant qu’elles ne s’endorment pour un temps et venir au moment dédié récolter du regard, leur éclat qui peu à peu s’éveille à
Sauvages, je n’essaie jamais de les apprivoiser, de peur que ne s’échappe leur insaisissable caractère, et ainsi perdre ces poussières d’émotions qui me comblent de joie à chaque regard que je pose sur elle. C’est le matin, lorsque se lève le jour, que je les aime le plus. Lorsque la rosée a déposé sur elles de fines gouttes que chaque pétale supporte avec douceur. Et le soir venant, tendrement, je les vois s’endormir à l’ombre du soleil couchant, enlaçant délicatement ce qui reste des rayons du soleil lassé.
Celles que je préfère, jamais ne se faneront. Elles sont faites de rien, de poussière, de brûlure. Modelées à grand coup de Sirocco, elle attendent dans le désert qu’au seuil de la sérénité, vienne ce grand vent nourricier auprès duquel elles pourront rayonner éternellement.
Si, au détour d’une dune ou d’un bosquet, il vous ait donné de ramasser du regard ces douces fleurs, n’oubliez pas que de l’aube au crépuscule, elles ne se donneront jamais à vous car la beauté se voile une fois qu’elle est volée.
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